Vous souvenez-vous de l’OPA lancée par Pepsi-Cola sur Danone en 2005?

C’est cette affaire qui fût en 2007, à l’origine de la création du Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) dont une des missions est d’investir dans des entreprises stratégiques au nom de la compétitivité.

Il semblerait que l’histoire se répète puisque lundi 21 mars, comme pour fêter le printemps, on apprenait que la petite fleur Yoplait risquait de passer aux mains de la firme américaine General Mills, préférée par les actionnaires au chinois Bright Food. Fleuron du secteur agro-alimentaire, le FSI étudierait actuellement comment soutenir la coopérative laitière SODIAAL, actionnaire français à hauteur de 49%.

Au même moment, le groupe laitier français Lactalis se tournait vers l’Italie et s’emparait de 29% du capital du groupe agroalimentaire Parmalat !

Le gouvernement italien entend également protéger ses entreprises nationales à caractère stratégique et l’a fait savoir à Bruxelles, pour qui seuls les secteurs de la défense et de la sécurité sont considérés comme tels. L’Italie envisage ainsi vivement de s’inspirer du modèle français pour empêcher des investisseurs étrangers de devenir actionnaire d’entreprises de secteurs stratégiques.

Parallèlement, le Royaume-uni publiait le Takeover Panel, un document de 172 pages proposant davantage de transparence  quand aux commissions versées aux banquiers et avocats d’affaires, une réduction de la période de validité d’une OPA et la consultation des salariés lors d’opérations de fusions-acquisitions.

La question de l’élargissement de la définition des secteurs stratégiques aux secteurs de l’agroalimentaire, de l’énergie, de l’aéronautique, du spatial et des technologies de l’information proposée par le Député Carayon est on ne peut plus d’actualité dans un contexte où le patriotisme économique semble être de retour !