Quels liens unissent la politique, la puissance d’un pays et l’intelligence économique ? Pour les saisir, il faut absolument lire l’intervention de Christian Harbulot prononcée lors des Etats généraux de l’intelligence économique, le 29 juin 2011, à l’amphi Foch de l’Ecole militaire. Il y retrace l’évolution de la notion de puissance en France, les conséquences de la mondialisation des rapports de forces économiques, les désastres du modèle libéral où seul compte le marché, la faillite d’un capitalisme financier sans queue ni tête et d’un modèle de société sans référence exemplaire, et le retour du politique pour veiller à la cohésion et à la survie du pays. « Dans ce paysage décomposé, explique l’orateur, la France a du mal à trouver ses marques et à définir le fil conducteur de sa propre puissance. L’intelligence économique doit l’aider à préciser la manière dont elle peut l’accroître par l’économie, comme ce fut le cas dans le passé quand elle cherchait à préserver son indépendance ». Et de conclure : « Parler d’accroissement de puissance pour un pays comme la France, c’est accepter de repenser sa puissance par l’économie (…). Que ce soient les États-Unis, la Chine ou d’autres, le renseignement économique est un élément prédominant de leur activité. Ce n’est pas le cas de la France aujourd’hui. »