Quelles sont les conséquences (in)attendues engendrées par nos pratiques quotidiennes du web ? Voici quelques pistes glanées, ici et là, au gré de lectures et d’échanges…

  • le web bouscule (déjà) les hiérarchies de dominance : Henry Laborit, neurobiologiste, explique dans son livre «Eloge de la fuite» comment les sociétés animales et humaines établissent des hiérarchies de dominance, les dominants imposant aux dominés leurs projets. Avec le web, on assiste à un rééquilibrage progressif entre les dominants et les dominés puisque ces derniers – dans la mesure où ils ont accès à internet – prennent la parole, mettant en question les dires et surtout les actions des dominants. Comme le soulignent Francis Pisani et Dominique Piotet dans «Comment le web change le monde», «la dynamique relationnelle qui caractérise le web d’aujourd’hui se heurte à la mécanique institutionnelle de toujours, et tout l’héritage intellectuel et social sur lequel elle s’est construite» (…). Et de conclure : «Le monde de demain sera, dans une large mesure, le résultat de l’affrontement entre mécanique institutionnelle et dynamique relationnelle» ;
  • Le web actuel fonctionne (un peu) comme le cerveau humain : une caractéristique commune au « world wide web » et au cerveau, c’est leur fonctionnement par associations. Sur la toile, les associations d’idées se font en passant de lien en lien, de page en page, toutes en rapport plus ou moins proche avec un sujet donné. Par exemple, si j’écris un article sur « la soupe au pistou », je peux le pimenter de liens pointant vers des sites de cuisiniers spécialisés en cuisine provençale, vers l’histoire de cette recette, vers un site communautaire dédié aux recettes, etc. Du coup, les internautes contributeurs se sont emparés de ce mode de publication à base d’hyperliens, reflétant en partie le mode de fonctionnement de leur cerveau ! En effet, ces associations d’idées sont à l’origine de l’imaginaire, fonction spécifiquement humaine permettant à l’homme d’ajouter de l’information à l’information, et de transformer le monde qui l’entoure. De même, force est de constater que le web actuel participe à l’imagination humaine et à sa capacité d’innovation en rapprochant des idées et en connectant des hommes.  A suivre…