- Le web est devenu (en partie) notre mémoire individuelle et collective. Pour paraphraser Michel Serres, lorsque j’allume mon ordinateur le matin, j’ouvre ma mémoire ! Et quand je vais sur le web, j’y retrouve la « connaissance collective », y compris celle que j’ai moi-même choisi de déposer ici sur un blog, là dans un nuage (cloud), ailleurs sur des plateformes sociales.
- Le web est (aussi) un espace symbolique : mot, image, audio/vidéo. On nage en pleine représentation des choses : le mot n’est pas la chose, pas plus que la carte est le territoire… Ce qui ne veut pas dire que ces représentations ne mènent pas à la «vraie vie». En témoigne par exemple le rôle des médias sociaux dans le «printemps arabe». Ou encore la possibilité de se retrouver physiquement grâce à des plateformes sociales de géolocalisation comme Foursquare.
- Le web change (progressivement) notre identité sociale : l’identité individuelle se prolonge d’une dimension numérique (avatar, profil, pseudo…), et la vie sociale s’enrichit avec la dynamique relationnelle du web. Qui n’a pas retrouvé d’anciennes connaissances par Facebook ? Qui n’a pas tissé des liens forts avec un inconnu « rencontré » par hasard (?) sur la toile ?…
- Le web change (radicalement) notre façon de s’informer et de consommer. Il est devenu impensable de se faire une idée sur un sujet, choisir un produit ou un service sans avoir consulté les forums, les réseaux sociaux, les sites comparatifs… pour examiner les avis, critiques, tests, recommandations, etc. laissées par nos « pairs ». Pour les marques, c’est une remise en cause de leur statut d’annonceur ; pour les médias d’information, c’est une remise en cause de leur exclusivité sur l’actualité. Pour les politiques, c’est une remise en cause de leur posture symbolique et de leurs « éléments de langage »…
Au centre de ces profondes évolutions initiées par les TIC, il existe un dénominateur commun : en quelques années, les contenus sont devenus l’élément central de la mutation numérique. Un enjeu majeur pour la recherche d’informations, la veille et l’influence… Ils seront le sujet d’un autre article.